Attendues chaque année avec impatience, les vacances d’été sont enfin là. Et avec elles un phénomène dévastateur pour la planète en général : le surtourisme. Comment sortir de ce cercle vicieux ? Quelles actions peuvent être menées pour préserver l’environnement et les populations ? Plus concrètement, quelles solutions pour ne pas participer au tourisme de masse ? Poursuivez votre lecture pour découvrir nos pistes de réflexion afin de freiner cette déplorable tendance.
Tourisme de masse : de quoi parle-t-on exactement ?
Ce concept, également appelé surtourisme, est né dans les années 1960, avec l’apparition des congés payés. Les travailleurs, ravis de se voir accorder du temps libre pour se détendre, se ruèrent tous vers quelques destinations emblématiques. Stations balnéaires de la Côte d’Azur, stations de ski, centres thermaux sur la Côte Fleurie… Des lieux à la mode que chacun a voulu visiter, et rendus accessibles avec la hausse du pouvoir d’achat.
Par définition, le tourisme de masse est dénué de toute authenticité. Il consiste à visiter en quatrième vitesse les principaux sites touristiques dont tout le monde parle. Notamment ceux qui possèdent un « haut potentiel instagrammable », sans vraiment prendre le temps d’admirer quoi que ce soit.
Les principaux effets (néfastes) du surtourisme
Vous vous en doutez, les conséquences d’une telle façon de voyager ne peuvent pas être positives. Les retombées les plus graves liées au tourisme de masse concernent majoritairement l’environnement. Augmentation du nombre de déchets ; pollution des sols, des mers et des océans ; désertification ; réchauffement climatique… Autant d’effets délétères qui, bien loin de disparaître, ne cessent d’augmenter d’année en année. En vacances, on a tendance à se relâcher et à gaspiller davantage d’eau, de nourriture, etc.
Il ne faut pas non plus oublier les répercussions qu’à le surtourisme sur la biodiversité. Faunes et flores de ces lieux prisés des touristes pâtissent de leurs comportements irréfléchis.
Pour finir, le tourisme de masse a aussi une incidence sur les populations locales. Qu’il s’agisse du manque de respect de visiteurs occasionnels, ou de la hausse généralisée des loyers, la finalité est la même. Les habitants qui le peuvent prennent la clé des champs pour s’installer dans des zones plus paisibles. Les autres continuent tant bien que mal de vivre dans des conditions rendues parfois insoutenables.
Les moyens à notre portée pour réduire ce fléau
Fort heureusement, il existe des solutions pour ne pas participer au tourisme de masse. Chacun, à son échelle, peut faire des choix conscients en faveur d’un tourisme plus durable.
Fuir les sites touristiques viraux
Vous êtes-vous déjà rendu à Saint-Tropez en plein mois d’août ? Sur une plage de Narbonne en pleine saison estivale ? Il s’agit de parfaits exemples de surtourisme. Même s’il n’est jamais vraiment appréciable de devoir caser sa serviette de bain au milieu de centaines d’autres. C’est pourtant ce qui arrive dans de nombreux endroits. Les voyageurs affluent de toutes parts et se massent dans les mêmes lieux, principalement pour pouvoir dire « J’y étais ». Embouteillage au sommet de l’Everest, complexes hôteliers par dizaine à Bali, boom touristique en Islande… L’Hexagone n’est pas le seul à être concerné par cette course au voyage. Alors, pour ne pas apporter votre contribution à ce courant touristique, il est essentiel de privilégier les « destinations oubliées » :
Sites insolites ou peu connus du grand public ;
Destinations peu en vogue…
Rassurez-vous. Ce n’est pas parce que le lieu de vos vacances n’est pas sur toutes les lèvres qu’il n’a rien à offrir ! Bien au contraire. En fuyant les zones envahies de touristes, vous allez pouvoir réellement profiter du moment présent et vous détendre. Ce à quoi devraient servir des congés, n’est-ce pas ?
Dans la même logique, visiter son propre pays aide à limiter les impacts négatifs du tourisme de masse. Voyager moins, mais mieux est du reste une composante fondamentale du slow tourisme.
Essayer de partir en basse saison
Voici une autre piste pour s’abstenir de participer au surtourisme. La grande majorité des vacanciers part en effet entre juillet et août. Or, de nombreux autres mois de l’année présentent tout un tas d’avantages pour voyager. Partir en avril ou en mai, au mois de septembre ou d’octobre, cela permet, entre autres :
D’éviter la cohue et les embouteillages sur la route (Bison Futé vous remerciera) ;
De faire des économies : les prix des hébergements et des activités sont souvent plus élevés pendant la belle saison.
De mieux profiter de votre séjour et d'échanger plus facilement avec les habitants locaux.
Si votre emploi vous le permet, ne prenez pas vos congés en plein été. Imaginons que vous partiez juste avant la rentrée. Tous vos collègues sont de retour au bureau. Tandis que vous serez libre de randonner ou d’arpenter les rues d’un village pittoresque de la campagne française. Rien ne vous empêche non plus de partir avant les juillettistes, pour profiter du calme avant la tempête.
Prendre les transports en commun pour éviter le surtourisme
Vous avez défini vos dates de départ et sélectionné la destination (française) idéale pour vos vacances ? Parfait ! Désormais, pour prévenir le tourisme de masse, il convient de choisir votre mode de déplacement. On le sait, le tourisme est responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre.
Sans surprise, on favorise autant que possible les transports en commun. Leur empreinte carbone étant moins élevée, ils permettent de se déplacer facilement sans trop en faire pâtir l’environnement. Le must du touriste écoconscient ? Embarquer son vélo dans le train et partir à l’aventure ! La France dispose d’un important réseau de pistes cyclables ; une occasion unique de découvrir des paysages incroyables.
Plusieurs comparateurs de trajets existent en ligne pour vous simplifier la vie :
ComparaBUS ;
Titctactrip ;
Kombo…
Et bien d’autres. Une fois sur place, en fonction de l’emplacement de votre hébergement, empruntez les transports locaux ou louez une bicyclette ! Enfin, de nombreuses communes mettent en place des navettes gratuites pour circuler facilement dans le centre et les environs. D’ailleurs, les séjours SlowBreak priorisent les modes de transports propres et vous font découvrir des lieux uniques en France.
Opter pour un hébergement éthique et de proximité
La question du logement en vacances est un sujet épineux. Les plateformes de locations saisonnières ont fleuri ces dernières années ; et avec elles des pratiques peu écologiques. Barcelone, en Espagne, n’est pas la seule à être victime de ces entreprises touristiques. De multiples villes françaises ont récemment dénoncé les dérives liées à ce genre de pratiques. Quelles solutions pour ne pas participer au tourisme de masse au moment de réserver un hébergement ? Exit les parcs hôteliers qui défigurent les paysages et les séjours « tout inclus » aux dizaines d’activités polluantes.
Pour changer sa façon de voyager, on se tourne davantage vers les petites structures, bien plus éthiques. Celles au sein desquelles le facteur humain peut s’exprimer : gîtes, chambres d’hôtes ou hébergements insolites. Bousculer ses habitudes vous offrira l’opportunité de vous concentrer sur l’essentiel. Là encore, beaucoup d’acteurs se mobilisent en France et ailleurs pour permettre aux touristes de se loger de manière responsable. Pour ne nommer qu’eux, GreenGo et Ethik&Trips recensent des hébergements responsables, engagés pour l’environnement.
Vous voyez, vous n’allez pas être obligé de bivouaquer tout l’été ! Et pour ne rien gâcher, le répertoire de ces plateformes fourmille souvent d’hébergements pépites. De quoi passer des vacances atypiques dont vous vous souviendrez longtemps.
Solution contre le tourisme de masse : consommer local
Gourmand ou gourmet, ascète ou peu porté sur la gastronomie… Tout le monde aime bien manger, finalement ; et, en vacances, pas question de faire la fine bouche ! ;-) Inutile de parcourir des kilomètres et des kilomètres pour manger le même fast-food qu’à côté de chez vous. Une astuce simple consiste à visiter les marchés locaux pour s’approvisionner en produits frais et savoureux. Vous n’avez pas envie de cuisiner ? Pourquoi ne pas réserver une table dans cette petite brasserie en bas de votre logement ? Ce sont parfois les établissements qui ne payent pas de mine qui réservent les meilleures surprises.
Et pour être certain de dénicher une table écoresponsable, passez par le service Écotable qui œuvre pour une restauration durable. Effectuez une recherche par ville, code postal ou régime alimentaire pour débusquer un établissement labellisé.
Chacun peut faire sa part
La route est encore longue pour parvenir à inverser la tendance dans le secteur touristique. Cependant, avec ces solutions pour ne pas participer au tourisme de masse, chacun peut prendre ses responsabilités. Destination, logement, mode de déplacement… Les domaines dans lesquels on peut agir sont nombreux, et nous pouvons tous œuvrer pour un tourisme plus vert.
Alors, au moment de choisir votre prochaine destination estivale, pourquoi ne pas jeter votre dévolu sur les plages et rivières méconnues de France ? Et pour ceux qui n’aiment pas trop faire trempette, nous avons préparé une sélection de destinations de montagne originales. Une opportunité en or d’éviter les lieux trop fréquentés et de profiter enfin de vos vacances, sans dégrader la planète.
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